Communiqué de Presse : Onze fermes et toute une filière : 2 500 emplois français dans le viseur d’une proposition de loi de Nicolas Dupont-Aignan

Communiqué de presse                                                                         Paris, le 9 février 2018

Nicolas Dupont-Aignan, député non-inscrit, a déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale caractérisée par la méconnaissance de la filière française de la fourrure. Dans son exposé des motifs, l’ancien allié de la candidate du Front National lors des dernières élections présidentielles accumule les outrances et les caricatures. Cette proposition de loi est dans la droite ligne de tentatives de dénigrement de toute une filière économique et d’un savoir-faire d’excellence.

En France, 2 500 personnes vivent de la fourrure naturelle : des éleveurs, des fourreurs, et surtout des professionnels de la mode. Par leur travail, ils participent au rayonnement économique du Made in France. Ces hommes et ces femmes qui font dignement et fièrement leur travail méritent le respect de tout un chacun. Ce savoir-faire incomparable et reconnu dans le monde entier fait partie du patrimoine français, il est hérité d’une tradition d’excellence au sein d’entreprises familiales pour la plupart.

Des erreurs et des incohérences

Il est regrettable que cette proposition de loi ait été rédigée sans que son auteur ait émis le souhait de connaître la réalité de la filière de la fourrure naturelle en France et des quelque onze élevages de fourrure que compte le territoire français. La Fédération Française des Métiers de la Fourrure tient à rectifier plusieurs points :

  • La proposition de loi évoque des « abattoirs » mis en scène dans des vidéos: En France, les animaux à fourrure ne sont pas tués dans des abattoirs, mais bien dans leur ferme d’élevage, sans la moindre souffrance, conformément aux réglementations françaises et européennes sous le contrôle de vétérinaires. Dans ces conditions, faut-il s’attendre à une autre proposition de loi visant à interdire les abattoirs et donc le commerce de la viande ?
  • L’auteur regrette que les animaux à fourrure ne soient pas protégés par la loi comme les animaux domestiques : est-ce à comprendre que tous les animaux doivent être protégés sans exception, quel que soit le motif de leur exploitation (cuir, viande…) ?
  • L’auteur évoque les phoques comme espèce menacée. En France, bien que totalement inexistant, le commerce de la fourrure de phoque n’est pas interdit et pour cause, le phoque n’est pas une espèce menacée (cf. Convention de Washington). Les produits dérivés du phoque peuvent être mis sur le marché de l’Union européenne s’ils proviennent de formes de chasse pratiquées par les communautés inuites et d’autres communautés indigènes. Faut-il interdire ce commerce répandu en Scandinavie qui constitue une part importante de leurs revenus ?
  • L’auteur regrette que tous les animaux à fourrure ne soient pas des espèces protégées alors même qu’il existe « de la fourrure synthétique écologique et éthique »… Ce faisant, l’auteur associe pétrole et écologie, ce qui est pour le moins inapproprié : la fourrure synthétique est exclusivement issue de dérivés pétroliers (polyester et acrylique).

Une proposition écrite sous la pression des associations animaliste et de leurs vidéos

De manière surprenante, cette proposition de loi se réfère à la « pression » exercée par « des associations de protection animale » et à leurs « reportages vidéos tournés dans certains abattoirs et fermes d’exploitations ». Cette référence est étonnante lorsque que l’on connaît les méthodes des associations animalistes radicalisées qui ne reculent devant aucune outrance, aucune manipulation ni aucune désinformation. L’INRA en apportait d’ailleurs une preuve éclatante il y a quelques jours dans ses conclusions d’enquête à la suite de la diffusion d’une vidéo mensongère de l’association L214 tournée illégalement dans un élevage de lapins Orylag : l’institution scientifique publique a établi l’absence de maltraitance de ces animaux, affirmant “leur bon état sanitaire” et “un suivi par un personnel formé et attentif aux animaux”.

Il ne faut pas prendre pour argent comptant ces vidéos : pourvu que les images et montages vidéo choquent, émeuvent ou attendrissent, tous les moyens sont utilisés par les associations animalistes radicalisées. En plus de jeter l’opprobre sur toute une filière en France, ces vidéos engendrent une violence sur les réseaux sociaux digne des partisans des mouvements politiques les plus extrémistes.

Une dérive inquiétante

Le Centre National d’Information sur la Fourrure constate avec inquiétude que les populismes s’emparent désormais de la question de la fourrure sans craindre l’outrance, la caricature et la désinformation. Sur les réseaux sociaux notamment, il est fréquent de noter la convergence des anti-humanistes animalistes avec les réseaux d’extrême-droite.

 

La fourrure : Une ressource naturelle, renouvelable et durable, pleinement cohérente avec les valeurs du XXIème siècle

Depuis 25 ans, la France, au sein de la Fédération internationale de la Fourrure, a pris des engagements vérifiés de responsabilité, de traçabilité et de bien-être animal, souvent plus approfondis et novateurs que bien des secteurs de l’habillement.

Aujourd’hui les fourreurs membres de la Fédération française s’approvisionnent à hauteur de 90 % dans des filières en cours de certification par le label européen WelFur

portant sur des visons et des renards élevés en Europe, principalement au Danemark et en Finlande.

Les 10% restants correspondent à des types de fourrures produites dans d’autres régions du monde, notamment d’espèces sauvages issues de chasses responsables.

Le jeune label WelFur a démarré ces travaux de certification dans des élevages européens au 1er janvier 2017. Ses standards et critères scientifiques se situent bien au-delà de toutes les réglementations nationales et directives européennes, avec pour seul objectif l’évaluation de la santé et du bien-être des animaux.

Aujourd’hui, alors que 80 % des 4000 éleveurs européens se disent intéressés par la certification, plus de la moitié des éleveurs ont déjà franchi le pas et ont entamé le processus d’évaluation qui peut durer entre un et trois ans.

Les fourreurs français se sont fixés pour objectif, d’ici 2020, de passer à 100 % de fourrure certifiée.

Centre National d’Information sur la Fourrure
à suivre

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