La Fédération française des métiers de la fourrure condamne l’élevage de visons visé par un vidéo-montage de L214 et demande au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de sanctionner la séquence diffusée sur Bourdin Direct sur RMC relevant de la manipulation
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Dans une vidéo diffusée en exclusivité ce matin par RMC et rediffusée sur BFM TV, l’association animaliste L214 vise une ferme de visons dans une situation manifeste de vétusté et de saleté.
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La Fédération Française des Métiers de la Fourrure (FFMF) n’est nullement solidaire de cet élevage isolé et condamne ses pratiques non-conformes aux normes françaises et européennes extrêmement strictes en la matière.
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La FFMF saisit par ailleurs le CSA après la diffusion d’un montage audio malhonnête de Bourdin Direct, tendant à faire croire que la Fédération cautionne les pratiques en question alors qu’elle n’a aucunement été interrogée à leur sujet.
La vidéo diffusée par L214 tend à donner une image qui n’est en rien représentative de la filière française de la fourrure. Et pour cause, l’élevage visé n’est membre ni de l’Association des éleveurs de vison (qui compte 8 membres à ce jour), ni de la Fédération Française des Métiers de la Fourrure. Ces associations, fières des engagements d’excellence pris par leurs membres en termes de responsabilité et de bien-être animal (notamment dans le programme européen de certification WelFur), condamnent avec la plus grande fermeté les conditions d’élevage indignes de la filière.
La FFMF condamne tout aussi fermement le procédé de Bourdin Direct consistant à présenter les propos d’un de ses membres comme un commentaire de celle-ci, alors que le maître fourreur sollicité n’avait même pas connaissance de l’existence de cette vidéo. Comme souvent, s’agissant de fourrure et de bien-être animal, les règles déontologiques et l’honnêteté intellectuelle semblent être mises de côté.
La FFMF saisit le CSA et demande à ce que RMC diffuse une précision et des excuses.
De manière générale et tout particulièrement aujourd’hui, la FFMF appelle les médias et les internautes à la plus grande prudence face aux photos et aux vidéos outrancières relatives à la fourrure qui sont diffusées par les animalistes radicalisés : dans le seul but de choquer, des images sont manipulées, des mensonges sont proférés.
En l’espèce :
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Pendant la diffusion d’extraits, en voix off, la réponse d’un porte-parole de la FFMF est diffusée, faisant croire qu’il commente les images voire les cautionne, alors qu’il a été interviewé la veille sans savoir dans quel contexte ses réponses allaient être utilisées, et ce alors qu’il l’avait évidemment demandé. Le principe du débat contradictoire a tout simplement été bafoué.
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La FFMF s’étonne que la journaliste qui a interrogé le porte-parole de la FFMF n’ait tout simplement pas cherché à le faire réagir à ces images : il les auraient condamnées tout comme le fait la FFMF aujourd’hui. Cette manoeuvre est indigne d’une chaîne nationale.
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Enfin, RMC interviewe un membre de la FFMF puis utilise à son insu ses réponses lors de la diffusion d’images d’un élevage étranger à la FFMF.
La malhonnêteté est à son comble et c’est à ce titre que la FFMF va saisir le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
Le travail d’investigation serait-il délégué à des associations militantes ?
Il est par ailleurs étonnant que le travail de journalisme se résume à la diffusion d’images montées par une association militante.
Ainsi, les images aériennes prises dans cette vidéo d’une grande ferme et celles prises au sol ne sont pas tirées du même élevage : l’élevage de Vendée visé est une petite ferme qui n’a rien à voir avec les vues aériennes diffusées.
Après vérification, ces images n’ont rien d’exclusif : elles sont un recyclage d’un montage-vidéo de cette même ferme vendéenne réalisé l’an dernier par l’association One Voice. Cette vidéo avait déjà donné lieu à une condamnation de l’élevage par la Fédération. Il est toutefois à signaler qu’après la diffusion de ces images, la Direction départementale des services vétérinaires de Vendée avait inspecté l’élevage. Si les autorités en ont relevé la non-conformité avec les normes de propreté, elles n’y ont pas pour autant noté l’existence de mauvais traitements des animaux.
L’élevage montré dans la vidéo est actuellement en redressement judiciaire en raison de grandes difficultés financières. Son arrêt est programmé pour la fin de l’année.
Les associations animalistes n’ont qu’une seule ferme comme cible et veulent faire croire que l’exception est la règle, alors qu’elles savent très bien que partout ailleurs, les fermes sont irréprochables, voire exemplaires.
Des images manipulées et outrancières sont le lot commun des associations animalistes radicalisées. Mais que RMC fasse à ce point le jeu de ces associations, sans autre travail d’investigation qu’une interview téléphonique dévoyée, est particulièrement regrettable.
Le récent précédent des lapins Orylag : manipulation et outrance
Le 19 décembre dernier, l’association L214 avait déjà diffusé une vidéo d’un élevage de lapins Orylag en prétendant apporter également la preuve de maltraitance dans la filière de la fourrure en France.
Une enquête de l’INRA avait été menée à la suite de cette publication. Début janvier 2018, l’enquête avait établi l’absence de maltraitance des animaux, leur bon état sanitaire et leur suivi par un personnel formé et attentif aux animaux.