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Rétablissons les faits sur l’industrie de la fourrure
"La fausse fourrure est vraiment plus écologique que la fourrure naturelle"
La fausse fourrure est souvent présentée dans le débat public par ses promoteurs comme une alternative éthique et écologique à la fourrure naturelle. Ceux-ci font pour autant l’impasse sur son bilan environnemental catastrophique, qui est celui de tous les vêtements réalisés en fibres synthétiques et qui est bien connu à ce titre.
Nombre de consommateurs ignorent en effet que la plupart des fausses fourrures sont réalisées à partir de matières plastiques dérivées du pétrole. A contrario, la vraie fourrure provient quant à elle d’une ressource naturelle, renouvelable et biodégradable.
Le pétrole et le naphta (liquide transparent issu de la distillation du pétrole) qui sont utilisés par l’industrie de la fausse fourrure ne sont pas des ressources renouvelables. Ces hydrocarbures nécessitent beaucoup d’énergie pour être extraits, raffinés, transportés (notamment en Chine, où sont produits plus de 65% des textiles synthétiques) et transformés sous forme de fibres synthétiques. Son bilan carbone est donc celui de l’industrie pétrochimique.
La production de fibres synthétiques (nylon, acrylique, polyester…) implique des réactions chimiques à haute température produisant des substances potentiellement nocives. Une partie des polymères de plastique employés dans la fabrication de la fausse fourrure est rejetée dans l’environnement via les milieux aquatiques.
En outre, ceux-ci tout comme certains des composants chimiques (colorants, additifs) utilisés pour la teinture, le traitement et l’entretien des textiles sont régulièrement accusés d’être des allergènes ou des perturbateurs endocriniens, potentiellement dangereux pour la santé humaine et pour l’environnement.
Le bilan écologique de la fausse fourrure s’alourdit aussi tout au long de son cycle de vie. Des molécules chimiques et des microfibres de plastique sont susceptibles de passer dans l’eau à chaque lavage en machine (ceux-ci sont trop fins pour être filtrés par les stations d’épuration), et participent à la pollution globale des cours d’eaux et des océans.
Au terme de leur utilisation, les vêtements en fausse fourrure ne sont pas biodégradables et doivent être traités spécifiquement pour éviter toute pollution lorsqu’ils sont jetés.
La fourrure naturelle, qui repose principalement sur l’élevage et recourt également à certains produits chimiques pour le tannage et le traitement des peaux a également un impact environnemental certain qui doit être pris en compte.
Pour autant, l’argument de l’écologie brandi par l’industrie pétrochimique en faveur de la fausse fourrure doit être considéré comme irrecevable tant du point de vue de l’empreinte carbone que de la pollution globale.
"Les animaux élevés ou piégés pour leur fourrure souffrent"
Les préoccupations liées au bien-être des animaux progressent et c’est heureux. La filière s’est saisie de longue date de cette problématique et a inscrit la nécessité de bien traiter les animaux dans ses bonnes pratiques d’élevage. A l’instar des autres filières utilisant les produits finaux des animaux – comme la filière de la viande par exemple –, les éleveurs d’animaux à fourrure respectent des règles et des normes strictes sur les conditions d’élevage :
- Convention européenne sur la protection des animaux dans les élevages (1978) qui vise à améliorer les conditions de vie des animaux d’élevage, en prenant notamment en compte leurs besoins physiologiques et éthologiques.
- Directive européenne 93/119/CE qui dispose l’évitement de toute « exaction souffrance ou douleurs inutiles » sur les animaux d’élevage (1993)
- Articles L214-1 et suivants du Code rural et de la pêche maritime (2000) qui règlemente les conditions d’élevage des animaux et leur reconnaît le statut d’ « être sensible ».
En ce qui concerne le piégeage, celui-ci est soumis à l’accord international sur les normes de piégeage sans cruauté applicable à 19 espèces dont le coyote, le rat musqué ou le raton laveur entré en vigueur dans l’Union européenne en 2007.
Pour aller plus loin dans cette démarche que le cadre fixé par la loi, Fur Europe, l’organisme représentatif de la filière fourrure au niveau européen, a élaboré le programme de certification WelFur pour les renards et les visons.
Celle-ci est régie par des indicateurs d’évaluation recouvrant la nutrition, le logement, la santé et le comportement.
Le processus d’évaluation passe notamment en revue l’accouplement naturel, la possibilité de construire un nid, la présence de la femelle auprès de sa progéniture dans son jeune âge, le fonctionnement de l’approvisionnement d’eau, la propreté, le confort thermique (protection de la ferme contre le vent et la chaleur…), l’éclairage naturel, les dimensions des cages, l’absence de maladies, de lésions cutanées ou de blessures, les comportements avec les autres animaux et avec l’être humain, l’abattage sur le lieu d’élevage sans stress et sans douleur.
Pour prétendre à cette certification, un niveau d’investissement non négligeable est souvent nécessaire, pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros pour les plus grandes fermes d’élevage.
Il convient de noter pour finir que les bons soins apportés aux animaux ne découlent pas seulement d’obligations légales mais aussi de choix économiques. Des animaux en bonne santé et bien traités donnent en effet des peaux de meilleure qualité plus recherchées par les créateurs de mode et les marques de luxe.
"Il n'y a pas de différence entre la fourrure et la fausse fourrure"
La fourrure naturelle provient des animaux. La fausse fourrure est faite de fibres synthétiques produites à partir de pétrole.
Cette différence est perceptible lorsqu’on compare les deux types de matières : la fourrure naturelle est plus douce, plus esthétique et plus chaude que la fourrure en plastique.
Par ailleurs, seule la fourrure naturelle peut-être désignée comme de « la fourrure » au sens de la loi et elle seule peut-être vendue sous cette appellation. Le décret n°91-1163 du 12 novembre 1991 dispose en effet qu’ « Il est interdit de détenir en vue de la vente, de mettre en vente ou de vendre sous le nom de « fourrure », avec ou sans qualitatif, sous réserve de l’application du présent décret, toute matière ou produit ouvré, présentant ou non l’aspect de la fourrure, si cette matière ou ce produit ne provient pas de la dépouille d’un animal préparée au moyen d’un apprêt ou de tout autre procédé destiné à en assurer la conservation tout en préservant les poils y attenants. »
"La fourrure des chiens et des chats est utilisée par la filière"
La filière française de fourrure n’utilise pas de peaux de chiens ou de chats.
Il n’a jamais existé de fermes de chiens et de chats élevés pour leur fourrure en France. Le commerce et l’importation de fourrures de ces animaux sont totalement interdits par un arrêté du ministère de l’Agriculture en date du 5 novembre 2003. Un nouvel arrêté pris par les ministères de l’Economie et de l’Agriculture en date du 13 janvier 2006 étend l’interdiction à l’introduction et à la commercialisation en France de peaux brutes ou traitées de chiens et de chats et des produits qui en sont issus. Celle-ci est appliquée à l’échelle de l’Union européenne depuis 2007. L’utilisation de peaux tirées d’animaux de compagnie pour la fabrication de vêtements ou d’objets manufacturés est interdite, conformément au règlement européen n°1774/2002 établissant des règles sanitaires applicables aux sous-produits animaux non destinés à la consommation humaine.
La filière française soutient ces mesures et s’assure du respect de ces interdictions.
La filière française utilise à 80% des animaux en provenance de fermes d’élevages en France et en Europe principalement.
Parmi les animaux les plus utilisés, on peut citer le vison, le renard roux et le renard polaire, le lapin, le raton laveur et le finn racoon ou chien viverrin, qui en dépit de son nom, n’est pas un chien (nom scientifique : Nyctereutes procyonoides et non Canis lupus familiaris).
Les espèces protégées et les animaux domestiques ne sont pas utilisés ou commercialisés par la filière française de la fourrure.
"La filière fourrure utilise la fourrure d'espèces menacées de disparition"
La filière française de la fourrure respecte les lois en vigueur en France, qui interdisent le commerce des espèces animales protégées au nom de la préservation de la biodiversité.
Au niveau international, ces espèces sont protégées par la Convention de Washington sur le commerce international de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, qui établit notamment la liste des espèces concernées. Les douanes françaises et européennes s’assurent du respect strict de ces interdictions.
Parmi les espèces interdites de commerce figurent par exemple les fauves et les espèces à pelage tacheté (léopard, ocelot, panthère…). Par conséquent, celles-ci ne sont pas utilisées par les fourreurs.
"Les animaux sont abattus de manière cruelle"
Conformément à la règlementation et à la philosophie de la filière, les modes d’abattage choisis visent à éviter toute souffrance inutile.
Contrairement aux caricatures qui en sont souvent faites, les modes d’abattage (euthanasie en atmosphère modifiée au dioxyde de carbone…) sont instantanés et indolores pour les animaux.
"La fourrure naturelle contient des résidus toxiques"
Les peaux utilisées par la filière française sont lavées à différents étapes et ne présentent donc pas de résidus de produits chimiques lorsque celles-ci sont mises en boutiques.
A l’instar du cuir, la fourrure fait l’objet d’un processus de tannage qui recourt parfois à l’utilisation de produits chimiques. Ceux-ci font l’objet de tests scientifiques afin de vérifier leur innocuité pour la santé humaine.
Ainsi, le chrome 6 (ou chrome hexavalent) qui a longtemps été utilisé pour le tannage et dont la responsabilité dans certaines allergies cutanées a été établie est aujourd’hui strictement interdit dans l’Union européenne. En remplacement, la filière fourrure recommande l’utilisation de chrome 3 (non-toxique pour la santé humaine) ou de tanins végétaux.
"La fourrure est ringarde"
La fourrure s’affirme plus que jamais comme une matière du XXIe siècle, grâce à des créateurs nombreux à travers le monde, séduits par les propriétés de ce matériau d’exception.
Très souple, la fourrure est très confortable : elle épouse aussi bien la forme du vêtement que celle de la personne qui la porte. Ce résultat est rendu possible par son caractère très malléable qui permet de l’associer à des matières différentes dans le cadre de la confection.
Les qualités esthétiques, la sensualité et la douceur authentique et incomparable de la fourrure sont aussi des raisons pour lesquelles tant d’hommes et de femmes continuent de porter leur choix sur cette matière, aussi bien pour des vêtements entièrement en fourrure que des vêtements comportant des parties en fourrure.
Le caractère esthétique de la fourrure dépend par ailleurs d’une part de la qualité de la peau obtenue par un élevage responsable et de qualité, et d’autre part du savoir-faire d’excellence propre à toute la filière, du tanneur au maître fourreur.
Et, naturellement, la fourrure maintient la chaleur et préserve du froid. Elle tient chaud de manière incontestable, même quand elle n’est présente que sous forme de garniture (doublure, col, capuche…). C’est la raison pour laquelle l’homme en a fait usage depuis des siècles, et continue à y recourir pour se protéger du froid.
Les consommateurs ne s’y trompent pas et plébiscitent la fourrure : en 2019, le chiffre d’affaires de la filière s’élevait à près de 300 millions d’euros, en progression de 5% par rapport à l’an passé.