2 500 emplois français dans le viseur d’une proposition de loi de Nicolas Dupont-Aignan

2 500 personnes vivent en France de la fourrure naturelle. Des éleveurs, des fourreurs et des professionnels de la mode qui font dignement et fièrement leur travail. Sous la pression des associations animalistes, le député non-inscrit Nicolas Dupont-Aignan veut interdire la production de fourrure en France. Sans craindre d’aligner les outrances et les caricatures.

Déposée à l’Assemblée nationale le 8 février dernier, la proposition de loi signée par Nicolas Dupont-Aignan vise à interdire la production de fourrure. La cause ? La « pression » exercée par « les associations de protection animale » et leurs « reportages vidéos tournés dans certains abattoirs et fermes d’exploitation ».

Que ces reportages soient régulièrement dénoncés pour leur caractère trompeur n’a semble-t-il pas retenu l’intérêt du parlementaire. Pas plus tard que le mois précédent, l’INRA, institution scientifique publique, avait pourtant démonté dernier les accusations portées par une vidéo de l’association L214 contre un élevage de lapins Orylag dans l’Ouest de la France.

Erreurs et outrances

L’exposé des motifs de la proposition de loi témoigne elle aussi d’un défaut d’information de son auteur, celui-ci n’ayant jamais émis le souhait de connaître la réalité de la filière de la fourrure naturelle en France.

Ainsi, la proposition de loi évoque des « abattoirs » mis en scène dans des vidéos: En France, les animaux à fourrure ne sont pas tués dans des abattoirs, mais bien dans leur ferme d’élevage, sans la moindre souffrance, conformément aux réglementations françaises et européennes sous le contrôle de vétérinaires. Dans ces conditions, faut-il s’attendre à une autre proposition de loi visant à interdire les abattoirs et donc le commerce de la viande ?

L’auteur regrette que les animaux à fourrure ne soient pas protégés par la loi comme les animaux domestiques : est-ce à comprendre que tous les animaux doivent être protégés sans exception, quel que soit le motif de leur exploitation (cuir, viande…) ?

L’auteur évoque les phoques comme espèce menacée. En France, bien que totalement inexistant, le commerce de la fourrure de phoque n’est pas interdit et pour cause, le phoque n’est pas une espèce menacée (cf. Convention de Washington). Les produits dérivés du phoque peuvent être mis sur le marché de l’Union européenne s’ils proviennent de formes de chasse pratiquées par les communautés inuites et d’autres communautés indigènes. Faut-il interdire ce commerce répandu en Scandinavie qui constitue une part importante de leurs revenus ?

L’auteur regrette que tous les animaux à fourrure ne soient pas des espèces protégées alors même qu’il existe « de la fourrure synthétique écologique et éthique »… Ce faisant, l’auteur associe pétrole et écologie, ce qui est pour le moins inapproprié : la fourrure synthétique est exclusivement issue de dérivés pétroliers (polyester et acrylique).

 

 

 

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